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La nouvelle Stratégie Environnementale d'Alterfin

Interview avec Pallavi, Manager de l’Impact Environnemental et Social

En avril dernier, lors de notre Assemblée Générale, nous vous avions annoncé l’arrivée prochaine de notre Stratégie Environnementale. Après des mois de recherche, d’analyse et de réflexion, nous sommes heureux de vous annoncer que sa mise en œuvre est sur le point de commencer. Une étape déterminante pour intensifier les efforts d’Alterfin dans la lutte contre le changement climatique et la protection des communautés.

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La nouvelle Stratégie Environnementale d'Alterfin

Interview avec Pallavi, Manager de l’Impact Environnemental et Social

En avril dernier, lors de notre Assemblée Générale, nous vous avions annoncé l’arrivée prochaine de notre Stratégie Environnementale. Après des mois de recherche, d’analyse et de réflexion, nous sommes heureux de vous annoncer que sa mise en œuvre est sur le point de commencer. Une étape déterminante pour intensifier les efforts d’Alterfin dans la lutte contre le changement climatique et la protection des communautés.

Grâce à elle, nous renforçons la résilience des bénéficiaires de nos partenaires agricoles tout en protégeant les écosystèmes essentiels pour leur avenir.

Vous pouvez d’ailleurs contribuer activement à cette vision en participant à la campagne « Mieux Ensemble », qui se poursuit jusqu’au 31 janvier 2025.

Envie d’en savoir plus ? Explorez les fondements de la nouvelle Stratégie Environnementale à travers l’échange suivant.

Pallavi Hariharan | Manager de l’Impact Environnemental et Social

Depuis sa création en 1994, la mission d’Alterfin a toujours été de réduire la pauvreté. Comment la durabilité environnementale s’inscrit-elle dans cette mission, et pourquoi doit-elle être abordée simultanément ?

C’est exact, la lutte contre la pauvreté est au cœur de la mission d’Alterfin, un objectif qui s’aligne parfaitement avec le premier Objectif de Développement Durable des Nations Unies.

Tout d’abord, il est important de souligner que la pauvreté n’est pas un problème isolé. Elle est intrinsèquement liée à d’autres défis globaux, dont la crise environnementale actuelle.

Mais alors, quel est le lien concret entre ces enjeux ?

Les populations pauvres et vulnérables sont les plus durement touchées par les impacts du changement climatique.

Leurs moyens de subsistance et leur bien-être sont gravement menacés, bien qu’elles contribuent très peu aux causes de cette crise.

« Les petits producteurs sont largement reconnus comme gardiens de la biodiversité »

C’est pourquoi lutter contre le changement climatique ne peut se limiter à réduire les émissions de gaz à effet de serre ou à freiner la dégradation environnementale. Il s’agit aussi de protéger ces communautés vulnérables en leur offrant les outils et les opportunités nécessaires pour s’adapter, se reconstruire et prospérer face à ces défis.

C’est dans ce contexte que prend tout son sens la nouvelle Stratégie Environnementale d’Alterfin.

Bien plus qu’une simple initiative pour le climat, cette stratégie incarne un engagement social profond, reconnaissant que la lutte contre la pauvreté et les solutions climatiques sont indissociables afin de générer un impact positif durable.

La protection de la planète fait déjà partie des piliers d’impact d’Alterfin, où en est son impact aujourd’hui ?

Avant de parler de ce qu’Alterfin fait aujourd’hui, prenons un moment pour revisiter quelques chiffres pour bien comprendre le contexte où nous nous trouvons.

Au niveau mondial, l’agriculture et les systèmes alimentaires ont un impact environnemental majeur, principalement en raison de l’agriculture commerciale et de l’élevage :

  • Plus de 50 % des terres habitables sont utilisées pour l’agriculture, responsable de 80 % de la déforestation mondiale.
  • Le secteur agricole consomme plus de 70 % des ressources en eau douce et génère environ 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES).
  • En raison de mauvaises pratiques agricoles, un tiers des sols dans le monde est dégradé, réduisant leur capacité à soutenir les cultures.

Ces données montrent que l’agriculture – telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui – exerce une pression énorme sur nos ressources naturelles.

Un constat renforcé par le fait que 70 % des terres agricoles servent à l’élevage et à la production de nourriture pour animaux, contre seulement 30 % pour d’autres cultures non destinées à l’élevage, comme les fruits et légumes.

De plus, parmi ces 30 %, seuls 15 à 20 % des produits bénéficient de labels environnementaux (Agriculture Biologique, Global GAP, Rainforest Alliance) garantissant des pratiques agricoles durables.

Chez Alterfin, 71 % des petits producteurs soutenus via nos partenaires détiennent au moins une certification environnementale. C’est très encourageant, mais qu’en est-il des 29 % restants ?

Exactement, comment savoir si ces producteurs respectent des pratiques durables ?

Il est important de noter qu’avoir une certification n’est pas toujours indispensable, pour plusieurs raisons :

  • Certaines chaînes de valeur ne suscitent pas une demande suffisante pour des produits certifiés.
  • Les certifications peuvent aussi être coûteuses à maintenir.

Cela ne nous empêche pas de nous assurer que les producteurs adhèrent à des pratiques agricoles durables.

Alterfin réalise des évaluations sociales et environnementales approfondies pour chaque investissement. Ces évaluations couvrent des aspects tels que la gestion des sols, le risque de déforestation, l’utilisation de l’eau, la gestion des déchets, la résilience climatique et la biodiversité.

Les petits producteurs sont largement reconnus comme gardiens de la biodiversité. Contrairement aux grandes exploitations commerciales, ils favorisent généralement la diversité des cultures, évitent les monocultures, ce qui protège et renforce les écosystèmes.

« Dès lors, notre priorité n’a pas été de demander davantage à nos partenaires, mais de les protéger et de les préparer aux défis croissants du changement climatique. »

Ainsi, grâce à des choix responsables de partenaires et à ces évaluations, 100 % des investissements agricoles d’Alterfin sont durables.

Pouvez-vous donner à nos lecteurs un exemple concret des efforts actuels d’Alterfin ?

Bien sûr ! Un excellent exemple illustre parfaitement l’impact de nos actions.

Il s’agit de notre projet d’Assistance Technique avec Mavuno Organics, un producteur d’avocats biologiques cultivés en régime pluvial au Kenya.

Dans le cadre de ce projet, nous avons financé une étude sur la diversification des revenus et des marchés, aidant Mavuno à renforcer sa résilience en élaborant des stratégies visant à diversifier les sources de revenus de ses agriculteurs. Ainsi, ces derniers ne dépendent plus exclusivement de la culture de l’avocat, mais explorent d’autres cultures ou activités pour garantir un revenu stable.

Cette approche est essentielle pour faire face aux défis tels que les pertes de récoltes dues aux changements climatiques ou les fluctuations des marchés, tout en consolidant la durabilité globale des exploitations agricoles. 

« Bien que nos investissements soient déjà écologiquement durables, nous souhaitons aller plus loin »

Et pour répondre à une question que vous vous posez peut-être : non, tous les avocats ne sont pas mauvais pour l’environnement.  

Mavuno cultive des avocats de manière très durable. Les petits producteurs utilisent uniquement l’eau de pluie pour leurs arbres, et les avocatiers, naturellement résistants à la sécheresse, contribuent à améliorer la santé des sols. Cela en fait un atout précieux, surtout lorsque l’on considère que le principal risque environnemental des avocats est lié à leur consommation d’eau.

Ce qui rend cet exemple particulièrement intéressant, c’est que, face aux risques de rendement insuffisant, les agriculteurs de Mavuno ont choisi une approche durable : diversifier leurs revenus plutôt que d’intensifier leur production, évitant ainsi un coût environnemental accru.

Des boîtes en carton bleues remplies d'avocats mûrs cultivés de manière biologique par notre partenaire Mavuno Organics au Kenya.
Avocats bio, cultivés de manière durable par de petits producteurs de Mavuno Organics, au Kenya.

D’accord, il est clair qu’Alterfin apporte déjà des contributions positives déterminantes sur le plan environnemental. Alors, pourquoi lancer une nouvelle stratégie environnementale maintenant ? Quel impact espérez-vous atteindre ?

La raison principale est simple : nous devons amplifier notre impact !

La crise climatique nous incite à repousser constamment nos limites, et il est plus que jamais crucial d’agir avec ambition car les défis qui se présentent à nous sont de plus en plus importants.

Bien que nos investissements soient déjà écologiquement durables, nous souhaitons aller plus loin en adaptant nos opérations et en trouvant de nouvelles solutions.

Cette stratégie repose sur deux objectifs majeurs :

  1. Renforcer la résilience de nos partenaires et bénéficiaires face aux effets du changement climatique, en réduisant leur vulnérabilité économique.
  2. Garantir des écosystèmes florissants, en maximisant l’impact environnemental positif de notre portefeuille agricole.
« La résilience est devenue notre priorité absolue »

Ces engagements constituent le socle de notre Stratégie Environnementale, directement inspirée des défis que nous observons sur le terrain grâce à notre collaboration avec nos partenaires.

Quelles sont les prochaines étapes ? Comment cela s’inscrit-il dans la vision à long terme d’Alterfin ?

Il est maintenant temps de retrousser nos manches ! Une stratégie n’a de valeur que lorsqu’elle se traduit par des actions concrètes.

Pour mettre en œuvre cette nouvelle Stratégie Environnementale, nous allons l’intégrer pleinement dans nos systèmes existants. Afin d’y parvenir, nous avons élaboré un plan d’action précis pour 2025. Ce plan détail les étapes à suivre, les responsabilités de chacun, les échéances, ainsi que les KPI (indicateurs clés de performance) qui nous permettront de mesurer nos progrès. 

Vue sur une zone agricole non monoculturale, depuis une montagne au Pérou. Une vallée verdoyante.
Vue sur une vallée verdoyante où l'agriculture est pratiquée, au Pérou.

Merci, Pallavi, pour ces explications inspirantes. Un dernier mot à partager sur ce que vous avez appris en élaborant cette stratégie ?

Avec plaisir ! Voici les principales leçons que j’en retiens, des idées qui, bien qu’elles aient germé depuis longtemps dans mon esprit, ont pris tout leur sens cette année :

  • D’abord, le lien profond entre l’environnement et la pauvreté.
  • Ensuite, le constat que – oui – Alterfin obtient déjà de très bons résultats sur le plan environnemental.

Avant de définir la stratégie, nous avons mené des recherches approfondies, à la fois internes et externes, pour comprendre l’impact environnemental de nos activités. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec des consultants et des experts en agriculture et en durabilité environnementale.

Dès le départ, notre objectif était clair : améliorer nos performances environnementales. Cependant, après avoir analysé notre portefeuille, les experts nous ont posé une question qui m’a marquée : « Que voulez-vous faire de plus ? Vous êtes déjà sur la bonne voie. »

Ce moment a été une véritable révélation. Nous avons réalisé que nous faisions déjà un travail remarquable, mais que le véritable changement à opérer se situait dans notre manière de penser.

Il est devenu évident que les agriculteurs et les organisations que nous soutenons ne sont pas une partie du problème, mais bien une partie de la solution.

Dès lors, notre priorité n’a pas été de demander davantage à nos partenaires, mais de les protéger et de les préparer aux défis croissants du changement climatique.

Bref, c’est à ce moment que la résilience est devenue notre priorité absolue, car elle est essentielle à notre mission.

Améliorer notre impact environnemental n’est qu’une étape déterminante qui s’inscrit dans cette démarche. Cette approche garantit des écosystèmes en bonne santé, permettant ainsi aux producteurs, partenaires et communautés de continuer à prospérer durablement.

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