Lors des célébrations des 30 ans d’Alterfin, l’un des moments les plus marquants aura été l’échange avec Dimitri Moreels, CEO, et Berthinic Kikwaya, Responsable Opérationnel de COPAK, partenaire d’Alterfin depuis 2018, situé en République démocratique du Congo. Leur mission dépasse largement la culture de cacao équitable ou la fabrication de chocolat : il s’agit de renforcer les communautés locales, dans l’une des régions les plus fragiles du monde.
Lors des célébrations des 30 ans d’Alterfin, l’un des moments les plus marquants aura été l’échange avec Dimitri Moreels, CEO, et Berthinic Kikwaya, Responsable Opérationnel de COPAK, partenaire d’Alterfin depuis 2018, situé en République démocratique du Congo. Leur mission dépasse largement la culture de cacao équitable ou la fabrication de chocolat : il s’agit de renforcer les communautés locales, dans l’une des régions les plus fragiles du monde.
Il se souvient comme si c’était hier de son premier rendez-vous avec une banque.
Le Belge Dimitri Moreels venait y présenter son business plan innovant, auquel il croyait dur comme fer. Il avait besoin de fonds pour faire grandir COPAK, l’entreprise qu’il avait créée quelques années auparavant.
En dépit de son enthousiasme, le refus des banquiers fut implacable.
Cette expérience, bon nombre de nos partenaires l’ont connue. Leurs projets sont considérés comme trop petits, trop risqués ou trop peu rentables.
Cet exemple nous rappelle pourquoi Alterfin a vu le jour :
Donner leur chance à des entrepreneurs locaux chez qui nous décelons un potentiel d’impact important.
Malgré les difficultés d’accès au financement, COPAK a pu grandir grâce à Alterfin.
Non seulement, nous avons été le premier investisseur à croire en eux, mais en plus, nous restons leur principale source de financements depuis 2018.
Et pouvoir compter sur des partenaires investisseurs durables et stables, c’est essentiel pour des entreprises qui ont des projets de croissance.
La Compagnie des Produits Agricoles du Kivu (COPAK) a été fondée en août 2015 par Moreels.
Elle est basée à Beni, une ville située à l’extrême nord de la province du Nord-Kivu. À environ 350 km de Goma, cette région est régulièrement confrontée aux exactions de groupes armés, même si elle est moins exposée aux violences que les régions plus au Sud, prises en étau entre le M23 et l’armée congolaise.
L'objectif de COPAK : contribuer à l’augmentation des revenus des petits producteurs, en partenariat avec eux.
Aujourd’hui, leurs efforts ont un impact direct sur quelque 6 000 familles productrices.
Pendant notre discussion à l’occasion des 30 ans d’Alterfin, nous avons posé la question suivante à COPAK :
Pour Dimitri Moreels, la réponse tient en une phrase :
« Nous faisons en sorte que les gens aient quelque chose à perdre. »
Par là, il faisait référence aux terres cultivées par ses agriculteurs, qui leur procurent une véritable activité génératrice de revenus leur permettant de vivre dignement. Des terres qui se situent dans une zone d’une biodiversité exceptionnelle, aux portes du Parc National des Virunga.
COPAK collabore de près avec la Fondation du Parc, car ils ont un objectif commun : améliorer les moyens de subsistance des populations locales.
C’est aussi le meilleur moyen de les éloigner d’activités illégales comme le braconnage, la déforestation ou même l'enrôlement dans des groupes armés rebelles.
Un autre principe qui rapproche le Parc de COPAK : la nécessité d’appliquer des pratiques agricoles responsables, une condition incontournable pour lutter contre la disparition progressive des forêts et la dégradation des sols.
Le Parc croit d’ailleurs tellement au projet de COPAK qu’il a partiellement financé la construction de leur usine de transformation de chia et de café.
Mais COPAK, ce n’est pas uniquement de la conservation, c’est aussi de l’innovation.
Nous avons découvert comment la coopérative ajoute de la valeur à son cacao en le transformant localement en tablettes de chocolat – les toutes premières produites en RD Congo. Une étape essentielle pour reprendre le contrôle de la chaîne de valeur du cacao.
Un autre moyen de rester résilients ? La stratégie de diversification que COPAK applique depuis le départ.
Ce n’est pas toujours évident et toutes les expérimentations n’ont pas été couronnées de succès. Mais même si le cacao représente toujours 96 % à 98 % du chiffre d’affaires (en 2023-2024), l’entreprise a également commencé à exporter des graines de chia, de la vanille et des plantes médicinales.
COPAK n’oublie pas non plus le marché local : ainsi, la coopérative est en train de créer une nouvelle filière autour de la pomme de terre, très prometteuse car elle suscite un vif intérêt au niveau local.
Le message de COPAK est clair : les personnes, la planète et le profit peuvent – et doivent – avancer ensemble.
Ils prouvent qu’un cacao éthique, durable et transparent n’est pas seulement possible : c’est un modèle viable, reproductible et porteur d’un impact profond.
Pour conclure cet échange, le public a été invité à déguster le chocolat de COPAK – un doux rappel de ce que goûtent la solidarité et l’impact.
FAQ description
Visitez notre FAQ ou contactez-nous.