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L’assistance technique change la donne auprès de nos partenaires

Alterfin est conscient de la nécessité d'aller un cran plus loin, en complément du financement, afin de renforcer ses partenaires et de maximiser leur durabilité et leur impact. C'est dans cette optique que nous avons développé l’assistance technique, l'un des plus grands atouts de notre coopérative jusqu’à aujourd’hui.

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L’assistance technique change la donne auprès de nos partenaires

Alterfin est conscient de la nécessité d'aller un cran plus loin, en complément du financement, afin de renforcer ses partenaires et de maximiser leur durabilité et leur impact. C'est dans cette optique que nous avons développé l’assistance technique, l'un des plus grands atouts de notre coopérative jusqu’à aujourd’hui.

Dmytro Nikolaiev nous explique combien son implémentation est précieuse afin d’inscrire notre impact dans la durée.

Dmytro Nikolaiev,
Chargé d’assistance technique chez Alterfin

Qu’est-ce que l’assistance technique ? Et quel est son objectif ?

L’assistance technique, ou AT, permet à nos partenaires d’avoir accès à une série d’outils, de formations et d’expertises pour répondre à leurs besoins non-financiers afin qu’ils puissent se développer au mieux et faire prospérer leurs organisations.

Servant de véritable levier, son objectif est de maximiser les effets positifs de nos opérations financières « traditionnelles » sur nos partenaires et leurs bénéficiaires finaux.

Via l’amélioration de leurs performances institutionnelles, financières, opérationnelles, sociales et environnementales, nous contribuons à rendre ces organisations plus résilientes et donc pérennes.

C’est important car cela permet à nos partenaires de garantir et faire durer leur impact, c’est-à-dire d’améliorer les conditions de vie des millions de personnes vulnérables avec lesquelles elles travaillent.

Quel est votre rôle au sein de l’assistance technique ?

Avant tout, plantons le décor.

D'un côté, nous avons ceux qui fournissent les ressources financières, appelés « bailleurs de fonds ».

De l'autre, nous avons nos « partenaires », les institutions de microfinance ou les organisations d'agriculture durable.

L'AT d'Alterfin sert de pont entre ces bailleurs de fonds, leurs fonds et les besoins de nos partenaires. Mon rôle est d'identifier les besoins en AT, de développer le projet avec nos partenaires et de le présenter aux bailleurs de fonds en vue d'un financement.

D’où viennent les fonds destinés à la mise en œuvre de l’assistance technique ?

Jusqu’à aujourd’hui, nous comptons trois bailleurs de fonds. Le Belgian Investment Company for Developing Countries, ou BIO, le Smallholder Safety Net Up Scaling Programme, ou SSNUP et le Fonds de Garantie d’Alterfin, l’AGF.

BIO est une organisation gouvernementale belge qui investit dans les PME des pays en voie de développement. En plus d’être coopérateur et investisseur d’Alterfin, elle nous octroie également des fonds pour financer le développement de projets d'AT.

SSNUP est un programme luxembourgeois dont l’objectif est d’améliorer les conditions de vie de familles de petits producteurs principalement en Afrique – ce qui colle tout à fait à notre mission ! Elle met à disposition des ressources financières à plusieurs investisseurs d’impact, dont Alterfin.

Et enfin, notre cher AGF, développé principalement grâce aux dons de nos coopérateurs, qui nous permet d'amplifier notre impact et notre soutien en complétant les fonds de BIO et/ou du SSNUP.

Ensemble, ils constituent un atout majeur en mettant à notre disposition pas moins de 780.000 euros.

Qui en bénéficie le plus ?

Jusqu’à aujourd’hui, la majorité des projets en AT se sont concentrés sur nos partenaires agricoles.

Parce qu’ils sont souvent considérés comme trop faibles ou trop risqués par les institutions financières traditionnelles, Alterfin est, pour la plupart d'entre eux, le premier investisseur à leur faire confiance.

L’assistance technique devient alors essentielle parce qu’elle répond à des besoins non financiers et exerce un impact réel sur ces organisations, les rendant plus fortes et durables !

Comment mesurer l’impact de l’assistance technique ?

« L'impact positif de nos activités sur les bénéficiaires finaux reste LE critère essentiel pour mesurer notre succès »

Qu'il s'agisse de nos activités de financement traditionnelles ou d'assistance technique, l'impact positif de nos activités sur les bénéficiaires finaux reste LE critère essentiel pour mesurer notre succès et notre impact.

Pour chaque projet, nous disposons d'une série d'indicateurs clés de performance, ou ICP, qui varient en fonction du type de partenaire, du domaine d'intervention et de l’impact attendu sur les clients, employés ou producteurs travaillant pour nos partenaires.

Ces indicateurs clés sont généralement classés en trois groupes : les « outputs » pour mesurer les résultats sur le court-terme, les « outcomes » pour le moyen-terme et « l’impact » pour le long-terme.

Petit exemple avec les certifications.

La liste des indicateurs comprendrait : pour les « outputs », donc sur le court-terme, le nombre d’agriculteurs informés sur la certification, formés et finalement certifiés. Pour les « outcomes », sur le moyen-terme, l’effet de la certification sur les revenus des agriculteurs ou l’octroi de bonus éventuels. Et enfin pour « l’impact », sur le long-terme,l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs grâce à la mise en œuvre de la certification.

Un exemple concret de projets d’assistance technique ? 

De l'élaboration d'une stratégie de marketing à la mise en œuvre de certifications de commerce équitable, en passant par le renforcement de la gestion de ressources humaines, des systèmes de gestion d'information et de la gestion des risques, nos projets d'assistance technique sont aussi variés que les besoins de nos partenaires.

Regardons de plus près le projet d’assistance technique développé pour PHYMA FRESH PRODUCE, entreprise spécialisée dans la culture et l’exportation de fruits et légumes au Kenya. Projet développé par Alterfin et financé par SSNUP.

© PHYMA FRESH PRODUCE

L'organisation a rejoint Alterfin en tant que partenaire en 2016. À l'époque, nous étions le premier investisseur à faire confiance à leur projet.

PHYMA travaille dans les régions du centre, de l'est et de la vallée du Rift du Kenya - où l'agriculture est la principale source de revenus. Elle achète ses produits auprès d’un réseau de plus de 1 800 petits agriculteurs, dont 70 % sont des femmes. Une proportion exceptionnelle pour le secteur !

Ses effets sur les communautés locales sont nombreux, tout comme ses défis. Parmi ceux-ci figurent la diversification des cultures et l'augmentation du nombre d'agriculteurs et d'agricultrices dans la chaîne d'approvisionnement.

C'est là que notre assistance technique intervient.

Alterfin sur le terrain aux côtés de son partenaire PHYMA

Pour atténuer les risques et diversifier son portefeuille de cultures, PHYMA a défini un nouveau produit à développer : les piments.

Après avoir identifié les bons producteurs de piments, évalué leurs capacités et les avoir formés, PHYMA structure maintenant sa nouvelle chaîne de valeur pour vendre ses piments sur les marchés internationaux.

Pour ce faire, l’organisation doit développer un système de traçabilité des piments, essentiel pour gérer et garantir la qualité de ses produits et faciliter leur vente.

L'année dernière, grâce à l'assistance technique, Alterfin a contribué à la mise en place d'une équipe de consultants chargée de développer un système de traçabilité pour PHYMA. À ce jour, elle a déjà enregistré 797 nouveaux agriculteurs (dont 518 femmes) dans son système de traçabilité. Un potentiel de croissance important pour PHYMA.

Mais notre assistance technique ne s'arrête pas là. Bientôt en cours d’implémentation, le second projet visera à mettre en œuvre la certification GLOBALG.A.P GRASP dans l’ensemble de la chaîne de valeur des piments.

Quel sera l'impact de ces deux projets sur PHYMA FRESH PRODUCE ?

Une meilleure traçabilité et la mise en œuvre de la certification signifient des piments de meilleure qualité et des pratiques agricoles plus durables appliquées par les producteurs.

Ceci conduit à des rendements plus élevés grâce à l’augmentation de la productivité et de la qualité.

PHYMA et ses piments peuvent alors accéder à des marchés à forte valeur ajoutée et donc générer des revenus plus élevés pour ses agriculteurs.

Et quel sera l'effet de notre assistance sur ses agricultrices et agriculteurs ?

L’accès aux marchés à forte valeur ajoutée engendre des revenus plus élevés et plus stables pour les agriculteurs, ce qui signifie qu’ils sont capables de mieux répondre aux besoins de leurs foyers et/ou d’investir dans leurs propres exploitations. Tout ceci se traduit par une amélioration globale et progressive de leur niveau de vie.

Le plus beau des résultats, n’est-ce pas ?

Dans l'ensemble, l'assistance technique nous permet d'apporter une contribution sociale durable en aidant les entreprises et les communautés locales des zones rurales à prospérer, contribuant ainsi plus largement au développement des régions et des pays dans lesquels nos projets d'AT sont actifs. Je dois avouer que c’est très motivant de travailler avec cela en tête.

Quelles sont les perspectives de l’assistance technique ?

« Nos partenaires peuvent compter sur notre soutien pour les aider à relever et à surmonter les défis auxquels ils sont confrontés aujourd'hui et ceux qui se profilent à l'horizon »

Je pense que la demande d'assistance technique sera plus forte pour deux raisons.

Premièrement parce que le nombre de nos partenaires augmente chaque année, ce qui signifie tout simplement plus de besoins. Et deuxièmement, parce ces besoins changent et évoluent continuellement, ce qui est l'illustration de l'environnement et du monde changeant dans lequel nous vivons.

Les entreprises doivent s'adapter et trouver de nouvelles solutions. C'est vraiment là que l'AT est précieuse et intervient.

Nos partenaires peuvent compter sur notre soutien pour les aider à relever et à surmonter les défis auxquels ils sont confrontés aujourd'hui et ceux qui se profilent à l'horizon.

Pour conclure, comme l'a dit Milton Berle, acteur et scénariste américain du 20ème siècle, "si l'occasion ne frappe pas, construisez une porte".


PS : Bravo aux courageux de m’avoir lu jusqu’au bout 😉 et merci pour votre attention.

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