Le contexte du cacao en Côte d’Ivoire

40 % de la production mondiale de cacao provient de petites exploitations familiales de Côte d'Ivoire, gérées par des agriculteurs vivant dans une extrême pauvreté.

Pendant que les grandes entreprises chocolatières engrangent des profits colossaux, certaines gagnant plus de 10 milliards de dollars par an¹, les petits producteurs de cacao ne perçoivent qu'un tiers du montant nécessaire pour couvrir leurs besoins essentiels tels que la nourriture, le logement, l'éducation et les soins de santé².

Les débuts d’Ecookim et Socak Katana

Au début des années 2000, les petits producteurs de cacao en Côte d'Ivoire faisaient face à un pouvoir de négociation limité vis-à-vis de ces grands acheteurs internationaux.

Afin de contester leur influence et de pallier le problème des revenus, Bamba Mamadou Adama a décidé de former un réseau de coopératives sous une coopérative mère, Ecookim, créée en 2004.

Son but ? Rassembler les producteurs de cacao afin d’unir leurs forces et ainsi pouvoir négocier des prix plus équitables pour leurs produits.

Suivie de quelques années par la création de Socak Katana en 2015, ces coopératives offrent en effet de nombreux avantages à leurs membres, tels que des prix plus équitables pour leurs produits, un meilleur accès au financement et aux services, ainsi qu'une plus grande participation à la prise de décision.

Comment Ecookim et Socak Katana sont-elles parvenues à changer la donne ?

Ecookim et Socak Katana ont déployé au fil des années plusieurs initiatives qui ont eu un impact positif sur les moyens de subsistance de leurs producteurs de cacao, mais aussi sur leur environnement.

Les coopératives se sont tout particulièrement mobilisées pour obtenir des certifications, comme notamment Rainforest Alliance, FairTrade, qui garantit un prix minimum aux producteurs, ou encore une certification Bio, qui leur donne droit à des prix plus élevés pour leurs récoltes.

Au-delà de l’impact sur les revenus, certaines certifications donnent également droit à des primes qui, pour Ecookim, peuvent représenter entre 3 et 5 millions d’euros chaque année.

Aminata Bamba, Sustainability Manager d’Ecookim, explique : « les primes sont réinvesties au niveau des communautés et des producteurs pour mettre en œuvre des projets à grande échelle et efficaces. Cette approche vise à soutenir les producteurs pour qu'ils puissent subvenir aux besoins de leur foyer tout en continuant à s'investir dans la production de cacao. »

Grâce aux primes, ils financent par exemple la mise en place de systèmes d'eau potable pour prévenir les maladies et améliorer la qualité de vie des communautés ou encore la création d’activités génératrices de revenus pour les femmes.

Pourquoi montrer une attention particulière aux femmes ?

« Désolée pour ces messieurs, mais nous avons constaté que lorsque la femme a des revenus, elle prend mieux soin de son foyer et de ses enfants, » ajoute Aminata Bamba. C’est pourquoi Ecookim met en place des prêts spécifiques pour les femmes afin de leur permettre de développer de nouvelles sources de revenus, bénéficiant ainsi directement à leurs foyers.

Un autre exemple clé de l’utilisation des primes est le financement de la construction d’écoles dans les communautés productrices de cacao, améliorant ainsi le taux de scolarisation.

Mais ce n’est pas tout. Ecookim et Socak Katana sont allées plus loin encore. En partant du constat que de nombreux enfants, une fois à l’école, devaient rentrer chez eux afin de déjeuner, ils ont décidé de construire aussi des cantines scolaires, encourageant ainsi les élèves à y rester, réduisant considérablement le travail des enfants dans ces communautés.

Et qu’en est-il de l’impact environnemental ?

Les certifications encouragent aussi les producteurs à appliquer des pratiques agricoles durables, qui aident à préserver la biodiversité, à lutter contre l'érosion des sols ou encore à augmenter la capacité de captage et de stockage de CO2.

Dans ce cadre, Ecookim et Socak Katana dispensent des formations à leurs membres qui visent à sensibiliser les producteurs aux changements climatiques et à leur capacité d’améliorer leurs pratiques agricoles, même sur de petites parcelles.

De plus, pour se conformer aux normes de traçabilité des produits liées aux certifications, les coopératives ont cartographié leurs cacaoyères avec un système appelé Agrice. Cela garantit que seul le cacao provenant de zones exemptes de déforestation est utilisé dans leur chaîne d'approvisionnement.

En résumé, les initiatives d'Ecookim et de Socak Katana vont au-delà de l'augmentation des revenus pour les producteurs. Elles ont un impact positif sur les familles, les communautés locales et l'environnement !

L’impact multiple du soutien d'Alterfin sur le développement d’Ecookim et Socak Katana

« Sans financement, ce n'est pas possible d'acheter du cacao et de l'exporter par la suite », explique Zié Ouattara, Finance Manager d’Ecookim.

Et c’est précisément parce que l’obtention de ces financements peut s’avérer délicate pour les coopératives de petits producteurs comme Ecookim que celui octroyé par Alterfin a été essentiel pour leurs activités d'exportation. Il a notamment permis de couvrir les coûts de production, de transport et de commercialisation nécessaires à cette opération.

Alterfin a également agi comme un catalyseur, renforçant la confiance d'autres bailleurs de fonds et favorisant ainsi la croissance et le développement de ces coopératives.

« L’apport d’Alterfin nous a permis de développer un marché plus important. En plus de cela, travailler avec eux nous a apporté de nombreux autres avantages, tels que des conseils et un suivi régulier, par exemple », conclut Zié.

En bref, notre soutien financier a permis à Ecookim et Socak Katana d’étendre leur impact auprès de leurs membres et de se développer considérablement au fil des années.

Voici des chiffres sur l'évolution d’Ecookim et Socak Katana

Comme vous pouvez le constater dans les graphiques ci-dessous, depuis nos premiers prêts, nos deux partenaires ont connu une formidable croissance, qu'il s'agisse du nombre de producteurs qu'ils ont pu enrôler dans leurs coopératives, des quantités de cacao qu'ils ont pu produire de manière équitable et, naturellement, de la croissance des prêts que nous et d'autres acteurs avons accordés pour leur développement.